Mbila

L’Homme de Kama doit obtenir sa liberté.
Comment voulez-vous qu’ils obtiennent la liberté en ayant été fouettés, torturés, et actuellement gâtés de sucreries et de promesses. Le chaud et le froid ont été soufflés dans leur tête et sur leur corps. Comment voulez-vous être libre si depuis toujours vous avez été entouré de fouets, d’épées, de baïonnettes, de canons, de mitraillettes, de gens en armes, de mako loko en tout genre et de bombes nucléaires ? Que représentent pour le Muntu, pour ses enfants, la démocratie, la légalité, la république, l’école dans des conditions pareilles ?

L’Homme de Kama ne s’est pas affranchi de l’habitation du maître. Multiples habitations se sont fondues en une seule et grande habitation d’où il est impossible de s’échapper sauf d’esprit, de cœur et d’âme.
Qui mange quoi, qui mange qui ici ?
Une dose de méchanceté, une d’hypocrisie et une d’incrédulité couplée avec une autre de crédulité. Voilà l’humain ! Voilà l’humanité ! Beaucoup se croient des êtres supérieurs. Voilà l’humain ! Voilà le ghetto ! Comment voulez-vous dans ces conditions qu’un « esclave » comprenne les dires et faits de celui qui veut vivre libre ? Dans le ghetto, le Maître vous entoure de toutes ses armes et l’« esclave » vous court après avec un coutelas, ses envies et ses rêves de réussite dans le système qui le domine. Voilà ma vie dans le ghetto !

Avec ces attributs, le maître reste toujours le maître, l’« esclave » reste toujours l’« esclave », la prison reste toujours la prison.

Pourtant, dans l’absolu, l’esclavagiste est fondamentalement esclave de ses vouloirs, esprits de domination, de possession, de perversion, d’agression… Jusqu’à présent, il ne s’est pas libéré, il n’a pas voulu être libéré de ces esprits de chaos et de confusion. La confusion et le chaos l’entourent, l’habitent, mais il croit et espère dominer toute situation. Il croit et espère dominer le monde. Tel est son ghetto !

Victime du syndrome de Stockholm, en épousant les valeurs de son maître, l’« esclave » de l’habitation s’expose à être accusé des mêmes crimes et à subir la même réprobation que lui. Vouloir posséder c’est prendre le risque d’être possédé.

L’essentiel est de vivre libre et de mourir libre, même dans l’habitation des « maîtres », c’est l’Esprit qui confère la liberté.

« Je suis profondément convaincu que tous les peuples désirent être libres et que ce désir est enraciné dans l’âme de chacun de nous. »   (Nkrumah, Kwamé. 1964. “L’Afrique doit s’unir”. Payot, p. 71).

extrait de : Gistavlabeka, “I KA I PA KA, Gwoka conventionnel et Soupakongo”, Kazarabika, 2008 (1ère édition), 2021 (2ème édition).

Lambaka Bakala Zulu, 2022

Ankh
Mframadan
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